Le Labo des savoirs

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L'émission activatrice de synapses

Le Labo des savoirs

Le Labo des savoirs décrypte avec les chercheurs les questions d'actualité, analyse les enjeux d'aujourd'hui et de demain. Des sciences exactes aux sciences humaines en passant par les sciences économiques et sociales, tous les champs de la connaissance y sont passés au crible.

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Histoire et avenir des thérapies géniques

Les thérapies géniques ont bâti leur renommée dans la lutte contre les maladies dites rares. Ces thérapies ne sont pas cantonnées à ces pathologies mais dans le cas de maladies génétiques graves, mucoviscidose, myopathie de Duchenne, amaurose de Leber et bien d’autres, les thérapies géniques apparaissent comme le seul espoir pour venir à bout de ces drames jusqu’ici incurables.

Le concept de thérapie génique est simple : il s’agit de faire pénétrer des gènes dans une cellule pour remplacer ou compléter une mutation défectueuse. A l’évidence, sa mise en œuvre est complexe. Pratiquée en clinique depuis les années 90, cette stratégie médicale a aujourd’hui le recul nécessaire pour tirer le bilan de ses échecs et de ses réussites.

Si l’enjeu des thérapies géniques est bien sûr de guérir les malades, il est d’abord question d’obstacles scientifiques et la question est celle du vecteur. Le gène-médicament ne va pas de lui-même au cœur de la cellule, il a besoin d’un moyen de transport. Stratégie historique : celle des vecteurs viraux – quoi de mieux qu’un virus pour pénétrer l’enceinte cellulaire ? Mais d’autres taxis microscopiques ont fait leur apparition. Découvrez ces différents moyens de locomotion génétiques.

Le Labo des savoirs retourne aux prémices de cette histoire scientifique, des premiers essais cliniques aux nouveaux horizons de ce domaine de recherche. La thérapie génique est plurielle, le terme englobe différentes stratégies qui se complètent et parfois s’opposent, œuvrant au même objectif. Pas de concurrence, tout simplement de la science.

Invités :

  • Philippe Moullier, directeur de recherche Inserm dans une unité tournée vers les maladies neuromusculaires (myopathie) et les maladies de la rétine (amaurose). Professeur associé au département de génétique moléculaire de l’Université de Floride.
  • Bruno Pitard, directeur de l’équipe « Innovations en biothérapies » au sein de l’Institut du Thorax à Nantes. Co-fondateur d' »In cell-Art », compagnie biopharmaceutique spécialisée dans le développement des vecteurs non-viraux.

Ressources :

  • Le site d’Atlantic Gene Therapies : http://www.atlantic-gene-therapies.fr/
    Site commun aux équipes de recherches de Bruno Pitard et de Philippe Moullier. Vous pouvez y retrouver l’actualité scientifiques de ces chercheurs.

  • Le site de généthon : http://www.genethon.fr/
    Le laboratoire Généthon est une structure de recherche créée en 1990 par l’Association française contre les myopathies. Philippe Moullier en fut le directeur scientifique de 2009 à 2011.

Crédits : une émission animée et préparée par Baptiste Ameline et Kizito-Tshitoko Tshilenge. A la technique, Claire Sizorn, une émission dirigée par Guillaume Mézières.

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Vers le démantèlement nucléaire

La question du démantèlement nucléaire fait consensus. A terme, toutes les centrales devront être mises à l’arrêt passé la période d’exploitation. En France, celle-ci est de 40 ans pour la plupart des réacteurs.

Le parc nucléaire hexagonal fut construit dans les années 70 et 80, c’était il y a presque 40 ans. Une centrale seule sera mise à l’arrêt dans les prochaines années, celle de Fessenheim, mise en service en 1978. Que se passera-t-il pour les réacteurs de Gravelines, Dampierre, Tricastin ? Que signifie ce flou autour des nombreuses centrales qui arriveront elles aussi en fin de vie à l’horizon 2020 ?

Chaque centrale doit passer une visite décennale de l’Autorité sureté nucléaire. Tous les 10 ans, après ce contrôle technique, il est possible de prolonger la durée d’exploitation d’une centrale. Aujourd’hui, avec des remises à niveau, EDF envisage de faire fonctionner ses réacteurs jusqu’à 50 à 60 ans. Cela signifie-t-il une augmentation du risque d’accidents ?

Dans 40 ou 60 ans, les centrales seront démantelées. Les industriels français ont déjà démantelé des réacteurs de recherche mais n’ont toujours pas prouvé leur capacité à rendre un site propre suite à l’arrêt d’une centrale de puissance. En Bretagne, la centrale de Brennilis est en cours de démantèlement depuis 1985…

Combien de temps et d’argent va coûter le démantèlement du parc nucléaire français ? Comment seront gérés les déchets produits par le démantèlement des 19 centrales nucléaires françaises ?

La France, pays de 60 millions d’habitants, est le 2e producteur mondial d’électricité d’origine nucléaire… Le nucléaire ici, c’est 80% du bouquet énergétique. En 2040 si toutes les centrales ont fermé comment la France produira son électricité ?

Le gouvernement vient de s’engager à passer de 80 à 50% de nucléaire. Avec 550 TWh produit au total, en 2010, nucléaire et autres, assurer 50% de cette production implique de lancer de nouveaux chantiers. Une seule centrale est en cours de construction, c’est l’EPR de Flamanville. Le projet EPR de Penly, lui, est arrêté.

L’actuel parc nucléaire français a encore 20 à 30 ans d’activité devant lui. Entre la constitution d’un dossier, le chantier et la mise en service, la construction d’une centrale peut prendre une vingtaine d’années. En laissant vieillir ses centrales sans relancer de nouveaux chantiers, la France est-elle en train de sortir du nucléaire ?

Invités :

  • Olivier Ravel, physicien au laboratoire Subatech, accompagne la mise en place d’un Master consacré au démantèlement nucléaire à l’Université de Nantes.
  • Nicolas Thiollière, physicien au laboratoire Subatech, encadre une thèse sur les scénarios de sortie du nucléaire.
  • Patrick Chardon, physicien au laboratoire Subatech, coordonne le réseau Becquerel, plateforme nationale d’analyse de la radioactivité.

Crédits : à la technique, Claire Sizorn, une émission dirigée par Guillaume Mézières.

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Usages de la réalité virtuelle

Du 9 au 13 avril 2014 Laval accueillait la 16e édition du salon international des technologies et des usages du virtuel, le Laval Virtual. Avec 4 radios de la FRAP, la Fédération des Radios Associatives des Pays de la Loire, et dans le cadre de l’émission collaborative « Tout Nouveau, Tout Beau », Le Labo des savoirs s’est implanté au cœur de l’évènement pour une heure consacrée aux usages du virtuel.

Le terme « réalité virtuel » apparu dans les années 90 continue de renvoyer à l’univers du ludique et des technologies divertissante, erreur. La réalité virtuelle n’est pas encore en usage dans les salons, elle à en revanche prouvé son utilité dans l’industrie ou le secteur médical. Laissez Matrix de côté pour mieux découvrir la réalité du virtuel.

Découvrez des technologies qui permettent de former les chirurgiens ou de lutter contre la peur du vide. Dans l’aéronautique, dans les musées ou dans les hôpitaux, la réalité virtuelle est mise en application. Que permet-elle ?

Pas d’euphorie technolophile, les promesses du virtuel sont encore modestes. Le Laval virtual est d’abord une occasion unique pour le grand public de jeter un oeil sur ce qui passera du laboratoire et de l’industrie à l’usage courant. Ces nombreux usages du virtuel sont un aperçu des réalités à venir à questionner aujourd’hui.

Émission produite par: L’Autre Radio (53), Fidélité Mayenne (53), Graffiti Urban Radio (85), Le Labo des Savoirs de Prun’ (44).

Invités :

  • Simon Richir, professeur au laboratoire Arts et Métiers de l’école Paris Tech Angers. Fondateur et directeur du Laval Virtual.
  • Gill Van Herzele, manager et fondateur d’Enozone, société lavalloise spécialisée dans les infographies et la 3d interactive.
  • David Perret, chargé de développement des application Virtualiteach pour la plateforme de réalité virtuelle Clarté.

Crédits : avec la participation de Samuel Pécot et de Hyacynthe Vandenhende. A la technique, Delphine Gastineau. Une émission animée et préparée par Romain Leduc et Guillaume Mézières.

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Un monde plurilingue

Une langue à la maison, une autre au travail, une autre au cinéma… Combien d’entre nous utilisent plusieurs langues dans leur quotidien ? Bienvenue dans un monde plurilingue où les langues vivent et changent au contact des autres, un monde où les langues meurent aussi.

Si le multilinguisme est la coexistence de plusieurs langues sur un territoire, le plurilinguisme exprime davantage cette idée d’usages multiples de différents langages.

La mondialisation, l’intensification des échanges conduisent au développement de pratiques plurilingues, comment l’école accompagne ces évolutions ?

Dans un contexte français marqué par un fort monolinguisme, cette question devient politique.

Le plurilinguisme est aussi une question scientifique. En sociologie, en psychologie, en didactique les recherches interrogent les contextes d’usage des langues (où parle-t-on l’anglais ? Y a-t-il une langue française pour les amis et une autre pour l’administration ?) et l’idée de maîtrise d’une langue – à partir de quand peut-on affirmer la parler ?

Les langues n’ont pas toutes la même valeur pratique. En parallèle à des approches plus tolérantes et à une promotion de l’idée de multilinguisme, de nombreuses langues meurent. Des 6.000 langues parlées aujourd’hui, il n’en restera que 2.000 d’ici la fin du siècle. Un monde plurilingue avec plus de langages pour chacun et moins de langues pour l’humanité ? Que penser de ce paradoxe ?

Invitée : Marie Salaün, professeur à l’Université de Nantes. Chercheuse au CREN, le Centre de Recherche en Éducation de Nantes, ses travaux sont dirigés vers les nombreuses langues « d’origine » en Nouvelle-Calédonie, à Tahiti et Hawaï.

Ressources :
– Pluri-L
Projet de recherche interdisciplinaire sur le plurilinguisme organisé autour de plusieurs axes de recherche (scolaire, universitaire, formation des enseignants, etc.). Retrouvez de la documentation et le programme des communications grand public sur le site internet du projet.

Les 12 et 13 juin, Pluri-L tiendra à Nantes son colloque final ouvert au grand public. Plus d’informations sur http://www.projetpluri-l.org/colloque2014.

– Décoloniser l’école, Marie Salaün, PUR, 2013
Comment penser une éducation postcoloniale ? Cet ouvrage analyse empiriquement deux cas de décolonisation inachevée dans le Pacifique, et deux modèles nationaux a priori incomparables : celui des États-Unis d’Amérique à Hawai’i et celui de la France en Nouvelle-Calédonie.

Crédits : à la technique, Claire Sizorn. Une émission animée et préparée par Vaitea Jacquier et Guillaume Mézières.

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Quelles limites à l’expérimentation animale ?

L’utilisation de modèles animaux en recherche a bien changé, elle reste pourtant un sujet sensible. Régulée et encadrée, l’expérimentation animale continue de soulever une opposition – parfois radicale.

Où placer la limite entre les nécessités de la recherches scientifiques et la protection des animaux ?

Le Labo des savoirs interroge chaque semaine des acteurs de la recherche scientifique, cette émission ne déroge pas à la règle : c’est aux chercheurs qu’est confrontée la question de l’expérimentation animale.

Admettant à l’évidence la nécessité d’un recours au modèle animal – recours nécessaire et obligatoire – les scientifiques doivent composer avec un ensemble de règlementations et d’impératifs éthiques.

De l’aveu même des chercheurs, les abus furent nombreux, les pratiques ont radicalement changé dans le sens d’une meilleure prise en compte du bien-être de l’animal. Cette situation nouvelle dans les laboratoires ne résout pas l’insurmontable opposition : la vie d’un rat ou d’un chien peut-elle être sacrifiée pour des besoins scientifiques ?

Cet obstacle est affaire de droit et de philosophie, pour les chercheurs il convient d’abord de bien faire comprendre la réalité de l’expérimentation animale et de répondre aux arguments qui la présentent comme un modèle cruel et scientifiquement inefficace. Avant la tenue d’un débat serein, il faudra d’abord un consensus sur les faits.

Invité-es :

  • Joël Eyer, Françoise Redini, Jean-Claude DesfontisJoël Eyer : directeur du laboratoire de neurobiologie et de transgenèse de l’Université d’Angers, président du comité d’éthique en expérimentation animale des Pays de la Loire.
  • Françoise Redini : directrice de recherche dans le domaine des thérapies contre les tumeurs osseuses primitives à l’Université de Nantes, responsable d’une animalerie de l’Inserm à Nantes.
  • Jean-Claude Desfontis : professeur à Oniris, école vétérinaire de Nantes, directeur d’une unité de recherche sur les physiopathologie animale et la pharmacologie, vice-président du comité d’éthique en expérimentation animale des Pays de la Loire.

Crédits : à la technique, Claire Sizorn. Une émission animée et préparée par Saber Jendoubi et Guillaume Mézières.