Le Labo des savoirs

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L'émission activatrice de synapses

Le Labo des savoirs

Le Labo des savoirs décrypte avec les chercheurs les questions d'actualité, analyse les enjeux d'aujourd'hui et de demain. Des sciences exactes aux sciences humaines en passant par les sciences économiques et sociales, tous les champs de la connaissance y sont passés au crible.

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La fin du monde : imaginaire universel ?

« Qu’enfin le passé s’engloutisse ! Qu’un genre humain transfiguré, sous le ciel clair de la Justice, mûrisse avec l’épi doré ! C’est la lutte finale… »

Voici avec ce dernier couplet de l’Internationale l’expression d’une idée, celle de faire table-rase du passé, d’abattre un monde pour préparer l’avènement d’un meilleur. Cette idée n’est pas le monopole de la pensée révolutionnaire : comment ne pas y voir une vision profane de l’apocalypse chrétienne, ce temps des catastrophes et du jugement.

Si la révolution n’est pas un dîner de gala, la fin des temps biblique est un épisode violent et elle prépare aussi le règne de Dieu sur Terre. Dans l’Islam, dans les religions scandinaves, on trouve aussi l’attente de la bataille finale. D’autres religions suivent davantage l’idée de cycle de destruction et de création – l’équivalent religieux de la théorie économique de Schumpeter des crises et reprises.

Il est possible de trouver des motifs communs aux imaginaires humains. C’est le cas du thème du déluge et de la montée des eaux par exemple. La fin du monde, est un thème fort, ancré dans l’humanité.

Récit catastrophistes anciens, films catastrophe contemporains : la fin du monde est une lecture du monde, une réaction aux désastres naturelles et un discours réflexif sur nos sociétés. La fin du monde est un objet d’étude où se croisent les discours scientifiques et les conceptions religieuses.

Une émission enregistrée lors d’un colloque organisé par le programme de recherche Atlantys.

Invité-es :
-Frédéric Le Blay, maître de conférences en littérature ancienne à l’Université de Nantes. Coordinateur du programme scientifique Atlantys.

  • Kinhide Mushakoji, spécialiste reconnu dans le domaine des relations internationales, fondateur de l’institut des relations internationales de l’Université Sophia à Tokyo, professeur invité à l’Université de Princeton et vice-recteur de la division des études régionales et globales à l’ONU de 1976 à 1989.
  • Pedram Khosronejad, chercheur à l’Université d’état de l’Oklahoma, dans l’école des relations internationales.
  • Bernadette Rigal-Cellard, agrégée d’anglais et professeur en études nord-américaines à l’Université de Bordeaux Montaigne.
  • Dilek Sarmis, chercheuse associée à l’EHESS de Paris au sein du centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centre-asiatiques.

Crédits : une émission animée par Guillaume Mézières avec Claire Sizorn à la technique.

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Le sabot des lavoirs

Bienvenue de l’autre côté du miroir. Voici une émission spéciale et vous n’entrerez pas au Labo des savoirs comme le veut l’usage mais dans le « sabot des lavoirs », une émission surnaturelle, paranormale, loufoque et magique. Voilà le thème retenu pour cette émission de fin de saison – ce qui explique sa légèreté – ce sera la magie et la sorcellerie.

Alors, petit rappel de ce qu’est la science, puisque c’est ce dont cette émission ne parle pas : la science c’est une approche du monde et le monde c’est tout ce qui arrive, selon les mots de Wittgenstein. La science, c’est un ensemble de connaissance qui repose sur deux piliers : un pilier opératoire, i.e. une façon de fonctionner. La science produit des énoncés d’une logique cohérentes, elle produit des hypothèse qu’elle peut tester par l’expérience et elle valide ces expérimentation dans le cadre d’une communauté de scientifique.

Le deuxième pilier est philosophique, la science doit suivre de son mieux – mais ce n’est pas toujours possible – une sorte de contrat moral. La science est autonome, ses objets ne doivent pas subir le poids d’un contexte politique ou d’une doctrine religieuse. La science doit être sceptique : tous ses résultats doivent pouvoir être critiqués et questionnés. La science suit un principe de réalisme, elle part de l’hypothèse qu’il existe une réalité accessible et indépendante de la connaissance humaine. Elle est matérialiste et pense tous les phénomènes comme résultat des propriétés de la matière, comme naturels. Enfin, la science est rationnelle et économe : les énoncés scientifiques ne contiennent pas plus d’hypothèses que nécessaire.

Ce qui suit ces contraintes peut prétendre devenir construction scientifique. Alors maintenant, rangez-ça et parlons de ce qui n’est pas scientifique. Que les sceptiques nous pardonnent. C’est le sabot des lavoirs.

Chroniques :
– Morphopsychologie mon amour, Maxime Devige.
– Pseudoarchéologie, Vassili Moreau-Miossec.
– Raspoutine et cie, Valentin Briche.
– La force du nombre, Claire Sizorn.
– Cryptozoologie, Gaëlle Jouan.
– Esprit es-tu là, Thibaud Poncin.

Crédits : Une émission animée par Guillaume Mézières avec Thomas Guyard à la technique.

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Vivre à l’Anthropocène

« Ce que nous faisons dans la vie résonne dans l’éternité ». Voilà des mots empruntés à l’acteur Russell Crowe dans le film Gladiator. Dans quelle échelle de temps inscrire nos vies ? Un mandat présidentiel dure 5 ans, un emprunt immobilier 20 ans, un sac plastique 400 ans et la période d’un atome de plutonium 239 : 24,000 ans. Ce que nous faisons dans cette vie, résonne dans une temporalité qui n’est pas humaine mais géologique.

Voilà quelques années qu’un mot nouveau a surgi dans notre vocabulaire, celui d’Anthropocène. Depuis que des scientifiques spécialistes du système-terre ont proposé d’ajouter un nouveau barreau à l’échelle des temps géologiques.

La terre a quelques 4,6 milliards d’années. Elle a connue plusieurs ères et époques. Nous étions dans l’époque de l’holocène qui a commencée il y a 10,000 ans. Nous sommes – ou serions – désormais dans l’anthropocène. L’âge de l’Humain. Une époque où, l’espèce humaine est devenue une force géologique, comparable en cela aux glaciers, aux courants marins, aux volcans. L’Anthropocène, c’est l’âge où la Terre est modifiée globalement par l’être humain.

« Ce que nous faisons dans la vie résonne dans l’éternité » et « Plus rien n’est à la bonne échelle » répondrait le sociologue Bruno Latour. L’anthropocène est un territoire où des sciences humaines comme l’histoire et l’économie rencontrent des sciences de la nature comme la géologie. Une époque où la géologie devient une science morale pour reprendre Gilles Deleuze et Félix Guatari.

L’Anthropocène nous y sommes, comment y vivre ?

Le vendredi 10 juin, Le Labo des savoirs était sur la scène du Grand T à Nantes en ouverture d’un festival pour changer d’ère : Tous Terriens.

Invité-es :

  • Christophe Bonneuil, historien des sciences et des techniques. Co-auteur de L’événement Anthropocène (Seuil, 2013).
  • John Jordan, artiste, activiste. Animateur du collectif Laboratoire de l’imagination insurrectionnelle. co-auteur des Sentiers de l’Utopie (La Découverte, 2011).
  • Jean Jouzel, glaciologue, vice-président du groupe scientifique du GIEC de 2002 à 2015.
  • Isabelle Stengers, philosophe des sciences, auteure de Au temps des catastrophes (La Découverte, 2009).

Crédits : une émission animée par Guillaume Mézières avec Claire Sizorn à la technique.

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Les limites de l’humanité

Depuis homo habilis et peut-être même plus loin encore, le genre des hominidés a su ajouter des extensions à ses insuffisances. Pensez à la première scène de 2001 l’odyssée de l’espace où une créature proto-humaine se saisit d’un fémur pour y découvrir une réelle augmentation de sa puissance de frappe, puissance qui sera mise en action peu de temps après sur l’espace occipital d’un concurrent.

Plutôt qu’homo sapiens, Henri Bergson parlait d’Homo faber – homme fabriquant – pour définir le trait caractéristique de notre espèce. En 2016, la question s’est déplacée vers l’au-delà de l’humain, le transhumain ou l’humain augmenté. Des palmes qui nous augmentent en milieu aquatique ne posent guère de questions à l’éthique. En revanche, les organes de synthèse, les intelligences artificielles, les exosquelettes, les modifications génétiques semblent nous placer devant la question des limites de l’humanité.

Une émission spéciale consacrée aux Journées scientifiques de l’Université de Nantes.

Invités :
-Oumeya Adjali, chargée de recherche Inserm au laboratoire de thérapie génique de l’Université de Nantes.
-Florian Richoux, maître de conférences à l’Université de Nantes au Laboratoire d’Informatique Nantes Atlantique. Visiting scientist chez Facebook.

Crédits : une émission animée par Guillaume Mézières, avec la participation de Valentin Briche, Thomas Guyard, Vassili Moreau-Miossec, Thibaut Poncin, Mathilde Robert et de Claire Sizorn à la technique.

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La fabrique des nanotechnologies

En 1959, le physicien Richard Feynman déclarait dans une conférence « il y a encore plein de place en bas pour faire de la recherche ». En bas, cela veut dire dans l’infiniment petit : plutôt que de toujours regarder vers les étoiles, les chercheurs ont beaucoup de choses à explorer dans le monde du minuscule.

Entrez dans le monde nanométrique à un milliardième de mètre. Richard Feynman avait raison, c’est bien vers le bas, dans le monde invisible que beaucoup de laboratoires ont tourné leurs regards. Depuis une vingtaine d’années, un nouveau mot est apparu dans notre quotidien : le mot nanotechnologie.

Dans le cadre de l’opération Passeport Recherche, moment de rencontre entre les lycées et les laboratoires de recherche, Le Labo des savoirs laisse ses micros à la classe des STI2D du lycée La Colinière à Nantes. Après une visite à l’Institut des Matériaux Jean Rouxel de Nantes, la classe a préparé cette émission sur la fabrique des nanotechnologies.

Invités

  • Laetitia Donero, doctorante à l’IMN. Travaille sur des nanotransistors adaptés à la détection en milieu biologique.
  • Chris Ewels, chercheur à l’IMN en modélisation informatique des nanostructures.

Crédits : une émission enregistrée avec les STI2D de la Colinière, encadrée par Christelle Le Borgne et Guillaume Mézières.