Le Labo des savoirs

Le Labo des savoirs

L'émission activatrice de synapses

Le Labo des savoirs

Le Labo des savoirs décrypte avec les chercheurs les questions d'actualité, analyse les enjeux d'aujourd'hui et de demain. Des sciences exactes aux sciences humaines en passant par les sciences économiques et sociales, tous les champs de la connaissance y sont passés au crible.

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Psychologie des croyances

Quel point commun entre le nombre 13, le triangle des Bermudes, un zombie, un pain retourné et la vie après la mort ? Ce sont des objets de croyance ou de superstition et des thèmes de recherche pour les psychologues.

Ces objets évoluent mais garde leur pouvoir, d’autres périclitent comme croyance et trouvent refuge dans l’imaginaire collectif. Dans tous les cas, la croyance apporte quelque chose et peut remplir différentes fonctions. Tout comme le vendredi 13, le zombie est un objet d’étude qui trouve sa place dans une émission scientifique.

Emmanuelle Gardair et Nicolas Roussiau, tous deux chercheurs en psychologie au LPPL, maîtrisent tout un ensemble de concepts pour comprendre les phénomènes de croyances. Avec ses étudiants de licence, Nicolas Roussiau a mis en place un cours intitulé « Psychologie de la croyance et des religions ». Ces apprentis psychologues ont dû réaliser un travail de recherche sur les mécanismes psychologiques d’une croyance de leur choix. Après sélection de cinq enquêtes, voici le compte-rendu radiophonique de ces travaux étudiants.

Le triangle des Bermudes qui prouve l’humaine nécessité d’établir des relations de causes à effet ; la croyance dans l’au-delà qui réduit le stress et l’anxiété ; le nombre 13 qui peut provoquer des accidents de voiture… Ces thématiques paranormales invitent à puiser dans l’attirail du psychologue d’utiles outils qui permettront leur démontage.

Démonter sans détruire, pour comprendre les origines de nos croyances et leurs fondements psychologiques, bien réels ceux-là.

Invités

Nicolas Roussiau, professeur de psychologie sociale à l’Université de Nantes.
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Emmanuelle Gardair**, maître de conférences en psychologie sociale à l’Université de Reims-Champagne.

Les chroniques

– Le triangle des Bermudes par Elisa Tropée

– La vie après la mort par Jeanne Boisselier et Morgane Racapé

– Les superstitions de table par Florian Pouclet

– Le nombre 13 par Léna Brias

– Les zombies par Alexis Epiard

Ressources

– La superstition, Emmanuelle Gardair, Nicolas Roussiau, de Boeck, 2013

– Psychologie sociale de la religion, dir. Nicolas Roussiau, P.U.R., 2008

– Mythes, rites, symboles dans la société contemporaine, Monique Segré, l’Harmattan, 1997
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Crédits*

Une émission animée par Audrey Enet et Mathilde Robert, dirigée par Guillaume Mézières.

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Quelques questions sur les météorites

Pour la Fête de la science 2013, Le Labo des savoirs s’associe à Séquoia, le pôle science et environnement de la ville de Nantes. Depuis quelques temps, les rumeurs vont bon train, des photos circulent, il semble qu’un objet chutant non identifié aurait atterri dans le bassin des Dervallières. Serait-ce une météorite ? Qui l’a aperçu ? D’où viennent ces étranges photos ?

Le Labo des savoirs n’est pas un laboratoire médico-légal. L’émission mène l’enquête à sa manière : avec des chercheurs et s’il y a des questions à se poser sur cette affaire, il y en a beaucoup d’autres sur les météorites. D’où viennent-elles ? Où vont-elles ? Que sont-elles ? Ces questions, ce sont les auditeurs du Labo des savoirs qui les posent directement à notre invité.

Une fois n’est pas coutume, pour cette « spéciale Fête de la science », l’émission sera branchée sur son répondeur. Peut-être que les protagonistes de l’affaire du météore nantais, curieux d’en savoir plus sur l’objet du bassin des Dervallières laisseront un message…

Invités

Jean-Pierre Lorand, minéralogiste, directeur de recherche au LPGN, le Laboratoire de Planétologie et de Géodynamique de Nantes.

Cécile Moisdon, médiatrice scientifique à Séquoia, le pôle science devenu quartier général de l’enquête sur le mystère des Dervallières.

Ressources
– Les météorites, Matthieu Gounelle, Que sais-je ?, Puf, 2009
– Le site internet de Sequoia, le pôle science et environnement de la ville de Nantes
http://www.nantes.fr/sequoia
– Le site internet du LPGN, le Laboratoire de Planétologie et de Géodynamique de Nantes
http://www.sciences.univ-nantes.fr/lpgnantes/
– Le programme de la Fête de la science 2013 en Région Pays de la Loire
http://www.fetedelascience.fr/pid25662/les-programmes-regionaux.html?region_map=18

Crédits
Une émission animée par** Guillaume Mézières** avec la participation de Stéphanie Morin.

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Qui décide d’entrer en guerre ?

Qui décide d’entrer en guerre ? Le parlement ? Le président et ses ministres ? Dans l’article 5 de la constitution française de 1958, il est écrit que le Gouvernement dispose d’un délai de quatre mois avant de devoir obtenir un vote du parlement pour prolonger une guerre. Au Royaume-Uni, il est inconcevable d’imaginer une intervention militaire sans l’accord des parlementaires. Chaque pays a-t-il une juridiction spécifique en matière martiale ?

Déclarer la guerre est un acte fort, une marque de puissance et une tradition en désuétude. Depuis la seconde guerre mondiale, seule la Grande-Bretagne a déclaré la guerre à un autre état par le canal traditionnel. C’était en 1982, l’ambassadeur suisse, représentant les intérêts de la Grande-Bretagne en Argentine, remettait à son homologue argentin la déclaration de guerre signée par Margaret Thatcher. Il est symptomatique de remarquer la quasi disparition de cet usage diplomatique dans un siècle nouveau où les conflits ne prennent plus la forme de guerre inter-étatiques.

Dialogue entre deux historiens du Centre de Recherche en Histoire Internationale et Atlantique (CRHIA) de l’Université de Nantes, cette émission questionne les relations internationales à l’aune de leurs expressions belliqueuses.

Ce dialogue, en faisant cette histoire de la déclaration de guerre, souhaite permettre de mieux comprendre une actualité où la guerre se fait mais ne se déclare plus.

Invités

Michel Catala, directeur du CRHIA et historien du contemporain analyse, lui, les ruptures du nationalisme et des deux guerres mondiales dans cette histoire des relations internationales.

Eric Schnakenbourg, historien moderniste, est un spécialiste des relations internationales européennes des XVIIe et XVIIIe siècles, époque où la guerre était encore affaire de princes et où l’on s’affrontait toujours pour des querelles généalogiques.
Ressources

– Entre la guerre et la paix, Eric Schnakenbourg, PUR, 2013
Une étude de la neutralité dans les relations internationale et de la mise en place, à l’époque moderne, d’un droit de la guerre où émergeait un droit à la neutralité.

– Théorie du drone, Grégoire Chamayou, La Fabrique, 2013
Essai sur le drone militaire et le changement de paradigme qu’il impose à la guerre. Comment concevoir l’héroïsme dans des conflits où l’un des belligérants ne coure plus aucun risque physique ? Le drone serait-il en passe de transformer la guerre en chasse à l’homme ?

– La guerre au XXe siècle, Jean-Louis Dufour, Maurice Vaïsse, Hachette, 2013
Ouvrage de synthèse, juridique et historique, sur le siècle le plus guerrier de l’histoire où l’horreur de masse et la montée en intensité des conflits ont accouché d’une reconstruction des relations internationales autour des principes de paix et de sécurité collective. Un livre destiné à tous les étudiants ou candidats aux concours d’entrée en IEP.

– La guerre, Bruno Tertrais, Que sais-je ?, PUF, 2010
Ouvrage fondamental pour comprendre les enjeux et les modes de déclenchements des guerres.

– Guerre juste, guerre injuste, histoire, théories et critiques, Christian Nadeau, Julie Saada, PUF, 2009
Un livre écrit par deux philosophes où la problématique de la justification de la guerre est développée à travers les trois axes du droit de la guerre, du droit dans la guerre et du droit d’après la guerre.
Crédits

Une émission animée et préparée par Guillaume Mézières. A la technique Anna Tuyen Tran.

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L’équation femmes et sciences

Lorsqu’il fallut reconnaître l’évidence et admettre qu’Emmy Noether était une brillante mathématicienne, les enseignants de l’Université de Göttingen empêchèrent son élévation aux statut de professeur. Le grand David Hilbert tenta, en vain, d’assouplir le conservatisme de ses confrères.

C’était en 1915, aujourd’hui les femmes enseignent, dirigent des laboratoires ou des ministères de la recherche. Pourtant, alors que filles et garçons sont en nombre presque égaux dans les baccalauréats scientifiques, certaines filières sont peuplées à 80% par des hommes. Ces « sciences d’hommes » ce sont la physique, l’aéronautique, l’informatique, l’ingénierie et un domaine au cœur de cette émission : les mathématiques.

Pourquoi l’orientation scolaire est-elle sexuée de cette manière : aux femmes, les sciences de la vie et la santé, aux hommes l’univers des froides réflexions abstraites et la mécanique. Et pourquoi cette équation est-elle si difficile à résoudre ?

Invitées

Colette Anné, chercheuse en mathématique au laboratoire Jean Leray de l’Université de Nantes.

Marie Néant-Fery, chargée de mission pour le comité Femmes et sciences 53 du musée des sciences de Laval.
Ressources

– Le site du Comité Femmes et sciences 53.

– Les filles ont-elles un cerveau fait pour les maths ?, Catherine Vidal, Le Pommier, 2012

Hommes et femmes réagissent différemment à certains tests neuropsychologiques, il n’en faut pas plus pour que la presse magazine décrète que, dotées d’un cerveau différent, les femmes ne savent « naturellement » pas lire une carte routière. Pour la neurobiologiste Catherine Vidal, le cerveau à, au contraire, d’extraordinaires capacités de plasticité. Cet organe se façonne en fonction de l’apprentissage et de l’expérience vécue et permet d’acquérir de nouveaux talents et, pourquoi pas, des compétences en mathématiques.

– Lettres, Marie Curie et ses filles, Monique Bordry et Hélène Langevin-Joliot, Pygmalion, 2011

Lors du décès accidentel de Pierre Curie en 1906, sa fille aînée, Irène, n?a que neuf ans et la cadette, Ève, deux ans. Les lettres échangées entre mère et filles rassemblées dans ce livre nous plongent dans leur intimité familiale et rapportent petits et grands événements de leur vie, jusqu’au décès de Marie Curie, en 1934. Elles témoignent des liens harmonieux qui ne cessèrent de se développer entre elles, au fil des ans.

– Souvenirs sur Sofia Kovalevskaya, Michèle Audin, Calvage et Mounet, 2008

Michèle Audin, elle-même mathématicienne, universitaire et écrivain, retrace la vie exceptionnelle de cette femme exceptionnelle, avec respect, admiration et affection. Avec elle, partagez les passions et les indignations de Sophie, plongez dans son monde et découvrez quelques merveilles mathématiques.

– Trop belles pour le Nobel : les femmes et la science, Nicolas Witkowski, Seuil, 2005

Si la science fut et reste encore un peu un monde d’homme, c’est que ce sont les hommes qui en écrivent l’histoire. Voilà la thèse de ce livre et ce qu’il souhaite combattre par le biais d’une série de portraits et d’anecdotes sur des anonymes comme la femme de Cro-Magnon et sur des scientifiques célèbres. Ni pamphlet, ni manifeste, le livre invite en revanche à reconsidérer le rôle des sciences dans l’émancipation des femmes.

– Les femmes et l’enseignement scientifique, Nicole Hulin, Puf, 2002

L’ouvrage retrace les étapes qui ont conduit l’enseignement féminin d’une organisation spécifique, tant au niveau secondaire qu’à celui du recrutement des professeurs, à la fusion complète avec l’enseignement masculin : identité des cursus, des contenus et des épreuves, unicité des concours et des classements, mixité. Reste désormais un ultime décalage au niveau des orientations vers les études scientifiques supérieures.
Crédits

Une émission animée par Emmanuelle Meffray et Thomas Préveraud, avec la participation de Pierre Avril, Maxime Labat, Audrey Livet, dirigée par Guillaume Mézières.

Illustration : Colette Anné, Marie Néant-Fery
Crédit Image : Guillaume Mézières – Le Labo des savoirs

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Comprendre la douleur

Comprendre la douleur et d’abord la définir. Ce phénomène sensoriel est aussi une expérience émotionnelle qui renvoie dos-à-dos le psychique et le physique. Est-on triste parce que l’on mal ? A-t-on mal parce que l’on se sent mal ? L’algologie (du grec algos, la douleur) comprend alors tout un ensemble d’approches et de savoirs que la médication ne saurait seule remplacer.

La douleur doit aussi se comprendre comme mal nécessaire. A quoi ressemble une vie dont elle serait absente ? Au delà de la grande tristesse d’un monde sans peine et réconfort, il faut voir ici les dangers d’une existence où l’esprit ignorerait les cris du corps. Cette douleur utile peut se dérégler, elle ne remplit plus son rôle et devient maladie. Il existe plusieurs douleurs, celle-ci se nomme douleur chronique.

Invité

Julien Nizard, médecin algologue, praticien au CHU de Nantes et enseignant chercheur à l’Université de Nantes est un spécialiste des douleurs chroniques dites « rebelles » puisque résistantes aux traitements.

Éléments sonores

– Neurologie de la douleur – 6min 27s

Interview de Marie-France Gardahaut, neurobiologiste à l’Université de Nantes sur l’origine de la douleur et ses dérèglements.

– L’équipe mobile – 3min 28s

Interview d’Emmanuelle Bougouin-Kuhn, médecin algologue, responsable de l’équipe mobile douleur au CHU de Nantes.

– Un médecin au travail – 8min 58s

Reportage dans le cabinet du docteur Dominique Tripodi au CHU de Nantes, dans le service des pathologies professionnelles.

Ressources

– Vivre sans la douleur, Nicolas Danziger, Odile Jacob, 2010.

Une femme est envahie par le sentiment étrange que sa jambe douloureuse ne fait plus partie de son corps ; un patient victime d’un trauma crânien devient subitement indifférent aux pires douleurs ; tel autre, à la suite d’un deuil, se met pour la première fois à souffrir de ses dents dévitalisées. En quoi le fait d’avoir mal modifie-t-il la perception que nous avons de notre corps ? Comment l’affect douloureux est-il élaboré par notre cerveau ? De quelle façon la signification symbolique d’une lésion peut-elle déterminer la sensation qui en résulte ? Est-il possible de vivre sans souffrir ? Un voyage scientifique et humain pour mieux comprendre l’énigme de la douleur.

– La souffrance au travail, Nicolas Combalbert, Armand Colin, 2010.

Un ouvrage collaboratif où medecins, juristes, psychologues et experts en Ressources Humaines tentent de nous éclairer sur la difficile problématique de la souffrance au travail. Dans une perspective interdisciplinaire, les différents chapitres apportent des pistes d’explication sur ce qui fait qu’une entreprise favorise, dans son fonctionnement, l’émergence du stress, de la violence au travail et du harcelement moral.

– La Douleur, Marguerite Duras, P.O.L., 1985.

Marguerite Duras y raconte le retour des camps de Robert Antelme, son mari en 1945. C’est le récit de ce retour et de l’attente de ce retour, dans une atmosphère chargée de menaces, d’une grande peur. L’auteur décrit aussi l’état de son mari, son corps malade, avec des mots simples, justes et poignants. La Douleur, c’est aussi la douleur d’une femme qui attend son mari déporté et qui veut lui annoncer qu’elle le quitte pour un autre homme. Des sentiments extrêmement complexes : d’un côté, elle attend son mari et c’est une douleur. D’un autre côté elle veut rompre avec lui et c’est également une douleur.

Crédits

Une émission animée et préparée par Mathilde Robert et Anna Tuyen Tran, avec la participation de Julia Sesé, dirigée par Guillaume Mézières.

Illustration : Art of pain
Crédits : Azarius