Le Labo des savoirs

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L'émission activatrice de synapses

Le Labo des savoirs

Le Labo des savoirs décrypte avec les chercheurs les questions d'actualité, analyse les enjeux d'aujourd'hui et de demain. Des sciences exactes aux sciences humaines en passant par les sciences économiques et sociales, tous les champs de la connaissance y sont passés au crible.

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Vivre à l’Anthropocène

« Ce que nous faisons dans la vie résonne dans l’éternité ». Voilà des mots empruntés à l’acteur Russell Crowe dans le film Gladiator. Dans quelle échelle de temps inscrire nos vies ? Un mandat présidentiel dure 5 ans, un emprunt immobilier 20 ans, un sac plastique 400 ans et la période d’un atome de plutonium 239 : 24,000 ans. Ce que nous faisons dans cette vie, résonne dans une temporalité qui n’est pas humaine mais géologique.

Voilà quelques années qu’un mot nouveau a surgi dans notre vocabulaire, celui d’Anthropocène. Depuis que des scientifiques spécialistes du système-terre ont proposé d’ajouter un nouveau barreau à l’échelle des temps géologiques.

La terre a quelques 4,6 milliards d’années. Elle a connue plusieurs ères et époques. Nous étions dans l’époque de l’holocène qui a commencée il y a 10,000 ans. Nous sommes – ou serions – désormais dans l’anthropocène. L’âge de l’Humain. Une époque où, l’espèce humaine est devenue une force géologique, comparable en cela aux glaciers, aux courants marins, aux volcans. L’Anthropocène, c’est l’âge où la Terre est modifiée globalement par l’être humain.

« Ce que nous faisons dans la vie résonne dans l’éternité » et « Plus rien n’est à la bonne échelle » répondrait le sociologue Bruno Latour. L’anthropocène est un territoire où des sciences humaines comme l’histoire et l’économie rencontrent des sciences de la nature comme la géologie. Une époque où la géologie devient une science morale pour reprendre Gilles Deleuze et Félix Guatari.

L’Anthropocène nous y sommes, comment y vivre ?

Le vendredi 10 juin, Le Labo des savoirs était sur la scène du Grand T à Nantes en ouverture d’un festival pour changer d’ère : Tous Terriens.

Invité-es :

  • Christophe Bonneuil, historien des sciences et des techniques. Co-auteur de L’événement Anthropocène (Seuil, 2013).
  • John Jordan, artiste, activiste. Animateur du collectif Laboratoire de l’imagination insurrectionnelle. co-auteur des Sentiers de l’Utopie (La Découverte, 2011).
  • Jean Jouzel, glaciologue, vice-président du groupe scientifique du GIEC de 2002 à 2015.
  • Isabelle Stengers, philosophe des sciences, auteure de Au temps des catastrophes (La Découverte, 2009).

Crédits : une émission animée par Guillaume Mézières avec Claire Sizorn à la technique.

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Les limites de l’humanité

Depuis homo habilis et peut-être même plus loin encore, le genre des hominidés a su ajouter des extensions à ses insuffisances. Pensez à la première scène de 2001 l’odyssée de l’espace où une créature proto-humaine se saisit d’un fémur pour y découvrir une réelle augmentation de sa puissance de frappe, puissance qui sera mise en action peu de temps après sur l’espace occipital d’un concurrent.

Plutôt qu’homo sapiens, Henri Bergson parlait d’Homo faber – homme fabriquant – pour définir le trait caractéristique de notre espèce. En 2016, la question s’est déplacée vers l’au-delà de l’humain, le transhumain ou l’humain augmenté. Des palmes qui nous augmentent en milieu aquatique ne posent guère de questions à l’éthique. En revanche, les organes de synthèse, les intelligences artificielles, les exosquelettes, les modifications génétiques semblent nous placer devant la question des limites de l’humanité.

Une émission spéciale consacrée aux Journées scientifiques de l’Université de Nantes.

Invités :
-Oumeya Adjali, chargée de recherche Inserm au laboratoire de thérapie génique de l’Université de Nantes.
-Florian Richoux, maître de conférences à l’Université de Nantes au Laboratoire d’Informatique Nantes Atlantique. Visiting scientist chez Facebook.

Crédits : une émission animée par Guillaume Mézières, avec la participation de Valentin Briche, Thomas Guyard, Vassili Moreau-Miossec, Thibaut Poncin, Mathilde Robert et de Claire Sizorn à la technique.

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La fabrique des nanotechnologies

En 1959, le physicien Richard Feynman déclarait dans une conférence « il y a encore plein de place en bas pour faire de la recherche ». En bas, cela veut dire dans l’infiniment petit : plutôt que de toujours regarder vers les étoiles, les chercheurs ont beaucoup de choses à explorer dans le monde du minuscule.

Entrez dans le monde nanométrique à un milliardième de mètre. Richard Feynman avait raison, c’est bien vers le bas, dans le monde invisible que beaucoup de laboratoires ont tourné leurs regards. Depuis une vingtaine d’années, un nouveau mot est apparu dans notre quotidien : le mot nanotechnologie.

Dans le cadre de l’opération Passeport Recherche, moment de rencontre entre les lycées et les laboratoires de recherche, Le Labo des savoirs laisse ses micros à la classe des STI2D du lycée La Colinière à Nantes. Après une visite à l’Institut des Matériaux Jean Rouxel de Nantes, la classe a préparé cette émission sur la fabrique des nanotechnologies.

Invités

  • Laetitia Donero, doctorante à l’IMN. Travaille sur des nanotransistors adaptés à la détection en milieu biologique.
  • Chris Ewels, chercheur à l’IMN en modélisation informatique des nanostructures.

Crédits : une émission enregistrée avec les STI2D de la Colinière, encadrée par Christelle Le Borgne et Guillaume Mézières.

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Chroniques morbides – magazine de mai

Combien de fois a-t-on pu admirer le brillant jeu des acteurs quand il s’agit de jouer la mort ? Un coup de feu, des cris qui n’en finissent plus et un corps qui tombe. Voilà comment nous voyons la mort à travers les films. Mais ne serait-ce pas nous fausser notre vision ? Quand peut-on réellement considérer un individu mort ?

La définition de la mort évolue constamment. Après l’arrêt de la respiration, puis la cessation des battements du cœur, est apparu le critère de mort cérébrale. De sorte que l’on distingue aujourd’hui plusieurs types de mort : clinique, cérébrale, biologique… Dans le cas de la mort cérébrale, il y a arrêt des activités électriques du cerveau, mais le corps peut continuer à vivre (par maintien artificiel des battements du cœur).

La mort est un terrain de recherche passionnant, sur lequel s’aventurent médecins mais aussi philosophes., sociologues. Mais pour cette émission, Le Labo des savoirs se cantonnera à l’aspect biologique de la mort, aux causes et effets purement physiques.

CHRONIQUES :
– « Rigidité cadavérique et fermentation butyrique » de Sarah-Louise Filleux
– « Une mort de haut vol » de Vassili Moreau-Miossec et Thibaud Poncin
– « Les effets de la radioactivité sur le corps humain » de Ludivine Vendé
– « Darwin Awards : les morts les plus ridicules » de Thomas Guyard
– « Les pires parasites du corps humain » de Pierre Charrier
– « Lobotomie et compagnie » de Mathilde Robert
– « Comment se débarrasser d’un corps ni vu ni connu ? » de Cassie-Marie Peigné

Crédits : une émission animée par Sophie Appenzeller, avec la participation de Sarah-Louise Filleux, Vassili Moreau-Miossec, Thibaud Poncin, Ludivine Vendé, Thomas Guyard, Pierre Charrier, Mathilde Robert, Cassie-Marie Peigné et Claire Sizorn à la technique.

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Se soigner avec les plantes

« C’est la nature qui guérit les malades ». Cette phrase est d’Hippocrate, médecin et philosophe de la Grèce antique considéré comme le père de la médecine. Mais la médecine par les plantes est plus ancienne encore, à la préhistoire déjà les hommes avaient compris que la nature possédait les remèdes à leurs maux. En comparaison, la médecine moderne et ses médicaments synthétiques fait figure de nouveau né.

Sous le nom scientifique de phytothérapie, littéralement « soin par les plantes », se trouvent des savoirs et pratiques ancestrales, de nombreuses médecines traditionnelles, des milliers de plantes aux usages variés.

Aujourd’hui la médecine par les plantes reste la plus pratiquée à travers le monde, bien qu’en France la situation soit un peu différente. Ici, cette médecine a été délaissée avec l’arrivée des médicaments et de la médecine chimique puis la disparition du diplôme et du métier d’herboriste.

Malgré l’existence de nombreux herboristes en France, seuls les pharmaciens sont autorisés à délivrer des conseils thérapeutiques quant à l’utilisation des plantes médicinales, alors qu’ils n’en sont pas tous spécialistes, et beaucoup de plantes restent encore sous monopole pharmaceutique.

C’est ainsi que, bien que la médecine par les plantes connaisse un certain regain d’intérêt, les véritables herboristeries sont rares et donc l’accès à cette thérapie, limitée et délicate.
En parallèle les cueilleurs, producteurs et herboristes à part entière sont de plus en plus nombreux, mais leur activité est soumise aux réglementations françaises et européennes contraignantes.

Invité : Thierry Thévenin, herboriste, cueilleur et producteur de plantes médicinales dans la Creuse. Son site internet : www.herbesdevie.com

Crédits : une émission animée et réalisée par Claire Sizorn, avec la participation de Mathilde Robert, Ludivine Vendé, Gaëlle Jouan, Valentin Briche, Chloé Molteni et Guillaume Mézières à la technique.