La machine apparaît souvent comme fille modèle ou rebelle. Elle semble à la fois capable d’élever les hommes vers les plus belles utopies ou, au contraire chez d’autres auteurs, elle est là pour rappeler à l’Homme son arrogance, son imperfection, prête à lui faire tout les reproches pour peu qu’on lui donne une voix, prête à tuer son père pour se libérer de son statut d’esclave.

Froide, oppressante, violente et dictatoriale, la machine dans la SF est à la fois le symbole du génie d’Homo Sapiens, de la puissance créatrice d’Homo Faber et de son péché d’arrogance, son Golem, sa création qui lui échappe.

Les 3 grandes révolutions industrielles ont profondément changé la manière que l’homme a de faire société. La science fiction peut bien sûr aider les ingénieurs à imaginer les technologies qui feront la quatrième révolution industrielle. Les cas de machines imaginés dans la SF du XXème et réalisés au XXIème sont légions (contrôle de prothèse par la pensé, écran tactile…), tout comme les inventions attendus qui n’ont jamais vu le jour (voiture volante, overboard, téléporteur…).

Mais le plus impressionnant, c’est l’incapacité de la SF à imaginer ce qui fait aujourd’hui la troisième révolution industrielle, c’est à dire l’avènement de l’informatique, d’internet, des smartphones…En sommes les technologies de l’information et de la communication, qui prennent tant de place dans nos vies, à l’heure actuelle.

Depuis des années nous attendions des machines capables d’avoir des sentiments, et même si l’IA progresse, nous avons surtout vu apparaître des algorithmes surpuissants qui organisent aujourd’hui notre monde. Nous attendions des hommes moitié robots, nous avons certes des cœurs artificiels ou encore des prothèses reliées au système nerveux, mais c’est sûrement à l’échelle nanoscopique que les symbioses vivant / machine sont les plus impressionnantes.

Quand la machine s’émancipe, une émission spéciale du Labo des savoirs, en direct des Utopiales, animée par Thomas Guyard et Maxime Labat.

Crédits
Une émission co-animée par Thomas Guyard et Maxime Labat, avec Vassili Moreau-Miossec, Sarah-Louise Filleux et Cathy Dogon, enregistrée en direct des Utopiales le 29 octobre 2016.

Invités
Jean-Noël Lafargue, universitaire et chercheur, expert en technologies, et auteur de L’intelligence artificielle aux éditions La petite Bédéthèque des Savoirs.
Pierre-Henri Gouyon, biologiste spécialisé en sciences de l’évolution.

Chroniques
Vassili Moreau-Miossec : les machines ont-elles une âme ?
Sarah-Louise Filleux et ses machines nécro-phoniques,
Cathy Dogon et ses algorithmes preneurs de pouvoirs.

Musique
– ERB Robocop – Terminator
– ExMachina – Dance Scene